39) St. Palais/Ostabat/St. Jean Pied de Port le 05/10

Parcours

St Palais - Hiriburia - Harambeltz - Ostabat - Larceveau - Utxiat - Gamarthe - Mongelos - Caracotchia - Bussunarits - St Jean le Vieux - La Magdeleine - St Jean Pied de Port

Etape : 34.50 km

Cumul : 755 km

Départ : 6h30

Météo : 24 degrés soleil

Alt : 12 à 180m

Dépt : Pyrénées Atlantiques

Région : Aquitaine 

Gite 45 € (3 nuits à 15 euros)

Coquille : 4.5/5

Le Paradis :

Reveillé ce matin vers 6 heures après une nuit régénératrice, c'est en ouvrant les yeux vers la fenêtre de la chambre donnant sur un ciel envisageant une superbe journée, que je me rends compte qu'aujourd'hui est un jour un peu particulier depuis mon départ du Puy en Velay... Si rien ne vient contrarier la journée, je devrais atteindre en fin d'après-midi SJPP au pied des Pyrénées, ancienne cité médiévale et ancienne route de l'étain, clôturant ainsi cette magnifique périgrénation à travers 8 départements et environ 800 km sur des chemins et sentiers maintes et maintes fois empruntés par tant de pèlerins en quête de connaissances.

Comme annoncé la veille par Météo France, aujourd'hui le temps est splendide en Basse-Navarre l'une des 3 provinces du Pays Basque, territoire très vert, ourlé de colines et de moyennes-montagnes située à mi-chemin entre Bayonne et Pau. St. Palais où j'ai fais halte était l'ancienne capitale de la Basse-Navarre née de la route de Compostelle, passage obligé pour se rendre à Pampelune lorsque le royaume s'étendait au-delà des Pyrénées.

Quittant la maison Franciscaine à 6h30 pour rejoindre le GR en remerciant chaleureusement le couple d'hospitalier luxembourgeois de leur accueil, c'est bien reposé que je prends la rue de la Monnaie, unique vestige du lieu où était frappé jusqu'au 17eme les pièces destinées à l'ensemble du royaume, puis vient le fronton, théâtre de nombreuses parties de pelotes, et la hall couverte qui accueille le marché au gras bordé de petites maisons basques ornées de linteaux au-dessus des portes ou fenêtres qui racontent leur histoire (nom du maître de maison ou date de construction). Chaque maison est personnifiée par un nom transmis de génération en génération. Retrouvant le GR, une route goudronnée hors catégorie (terme employé dans le cyclisme définissant une côte) m'emmène droit sur la stèle de Gibraltar où se rejoignent les 3 voies, Le Puy en Velay, Vezelay et Tours pour ne former plus qu'une voie que l'on retrouve juste après l'Espagne...

Je prends qlq photos pour immortaliser la scène. Tout de suite après une seconde côte de plusieurs centaines de mètres me dépose sur un ptit plateau en altitude. L'endroit est magique ! Une chapelle de poupée abritée de qlq arbres font face aux montagnes vraiment toutes proches amarrées de pleins pieds aux vallées verdoyantes entretenues une bonne partie de l'année par les troupeaux de vaches aussi jolies que leurs cousines de l'Aubrac. 1 heure après de contemplation et de photos panoramiques je quitte cet endroit vraiment hors du commun où l'on se sent pris de liberté. Redescendant cette foi-ci parallèle aux montagnes par un sentier cassant je fais la rencontre de 2 autrichiens arrivant par une autre voie ! en leur demandant d'où ils arrivent ! l'un deux me répond Vézelay... On fait une partie du chemin ensemble quand arrive le village d'Ostabat et ses maisons pittoresques rouges et blanches, sa mairie, son église et bien sur son fronton. On s'arrête à la terrasse d'une auberge-épicerie où d'autres pèlerins casse la croute.

L'après-midi se passe sans encombres toujours accompagné de la présence du soleil jusqu'aux portes de la citadelle de St. Jean. A 17h00 et un peu plus de 30 km depuis St. Palais j'arrive dans cette cité ceinturée de remparts bâtit par Vauban, dernière étape du GR65 depuis le Puy en Velay. Après de nombreuses rencontres depuis fin aout, qlq difficultés à certains passages surtout les 15 premiers jours, sans ampoules et plus généralement sans bobos, plus de 1000 photos, un blog mise à jour quotidiennement, un budget dépassé d'une centaine d'euros, 7 départements traversés, qlq kilos de perdus, 750 km de marche à pieds en un peu moins de 40 jours dont 3 jours de récup et de visites, 3 jours de pluie dont 1 matinée sévère, le reste du temps soleil et bonne température tous les jours, un sac de 15 kilos avec eau et victuailles inclus, qlq soucis de fermetures de commerces le week-end et le lundi, qlq soucis de réservations de gites dù à la présence de nombreux marcheurs locaux surtout le week-end, les maïs en septembre sont une plaies aux photos et aux vues dégagées, le balisage dans l'ensemble est très bien indiqué mais gars aux variantes qui peuvent vous égarer, bcp trop de goudrons et de bordures en fin de parcours... Dans l'ensemble le GR65 tient son statut de 1ère voie la plus fréquentée, de nombreux hébergements tout le long et pas trop espacés avec la possibilité de changer de catégories, de nombreux points d'eau potable indiqués sur le Miam Miam Dodo sauf à une ou deux étapes près, dans l'ensemble la Grande Randonnée 65 est une superbe voie pour partir sans soucis à la découverte d'une partie de la France...

Rentrant par la porte St. Jacques je m'arrête au bureau de l'association Jacquaire pour faire tamponner ma credentiale et me dirige vers le gite Le Chemin vers l'Etoile. Éric le gérant me reçois et j'apprends qu'il est originaire de Port-Marly, village tout près du mien à qlq km à peine. Bâtiment du 16eme siècle je rentre dans la chambre et tombe sur le Québécois Mario, que j'avais rencontré un matin très tôt à Arzacq... Heureux de le retrouver, il m'apprend qu'il a terminé et qu'il rentre au Quebec le 09/10. Ayant déjà fait le camino frances il lui restait plus que le GR65 pour boucler la boucle. Le soir au diner vers 21 heures un gars fait irruption dans la cuisine sans prévenir ! Il nous explique qu'il vient du Québec partit lundi 05/10, pris le TGV de Paris vers Toulouse puis le TER jusqu'à ST. Jean et qu'il cherche un lit pour une nuit avant de commencer demain l'étape St Jean-Ronsvalles ! Mario surpris et heureux de rencontrer un collègue du Quebec l'accueille chaleureusement, Éric l'invite à se débarrasser de ses affaires et lui propose de s'assoir à notre table et de partager le repas. Patrick s'installera dans notre chambre en nous racontant son expédition depuis le Québec.

Fin de la 1ère partie du chemin de Compostelle.